Je up ce topic pour vous montrer ce qui se fait actuellement chez les gros éditeurs de romans et comment un livre qui nous apparaît comme banal prend une toute autre forme une fois qu'on passe au numérique.
Les éditions du Livre de poche sont parmi les premiers à proposer des prix agressifs sur les grands classiques connus et utilisés en classe, tout en y ajoutant un appareil critique et une chronologie. D'habitude, on télécharge très volontiers les classiques en version gratuite. Pour y avoir goûter un certain moment, on se retrouve vite embêté par les fautes de frappe, d'orthographe, de grammaire et, pire encore, les phrases effacées mal relues. On peut se retrouver avec du "je suis allée à vers l'Allemagne". Du coup, soit on repasse au bon vieux papier soit on sacrifie ses 99 cts à 4€ dans une version payante mais relue par un vrai éditeur.
La différence avec le Livre de poche, c’est que quand on achète, on a un vrai contenu supplémentaire. Du coup, on n'a pas l'impression d'être arnaqué. J'ai acheté le recueil de
La Parure de Maupassant pour 1,79€ pour tester et voir comment ça se présentait.
0- Il n’y a aucune différence de contenu avec le livre papier. C’est plus une façon de manipuler le livre qui change. On retrouvera le même découpage qui s'avérera plus fait pour un type de public, alors même que la version papier s'adresse à tout le monde.
Voilà à quoi ressemble la couverture sur Kindle :
Couverture sur tablette :
1- Quand on ouvre l’ebook, on passe obligatoirement par l’introduction. Ça paraît évident, mais quand on lit des romans contemporains en ebook, on arrive directement au texte. Les suppléments sont à la fin On s’adresse donc à un public étudiant ou chercheur, comme dit plus haut. C’est le genre de choses dans un livre papier qu’on passe rapidement la plupart du temps.
Déroutant mais axé pour un type de public.
Photo :
2- Quand on clique sur le début d’une nouvelle ou d’un roman, on est obligé de lire une nouvelle présentation du texte. Celle de La Parure s’adresse à des collégiens ou lycéens qui ont besoin de repères rapides et clairs parmi les contemporains de Maupassant. Celui qui lit ce livre pour son plaisir se le verra gâché dès les premières pages. De plus, si on veut commencer par lire l’histoire avant de lire la présentation, on est obligé de passer toutes les pages. Pas de raccourci dans la table des matières.
Rébarbatif.
3- Impossible de voir la différence entre la présentation du texte et le début du roman sur Kindle (j’espère que epub c’est mieux). La seul moyen est de ne pas tapoter trop vite pour voir s’afficher les initiales du critique à la fin de la présentation. Le texte est collé en haut de page comme si c’était la suite de la présentation. Pas de reprise du titre, pas de décalage, bref un bazar pour s’y retrouver.
Pratique pour personne.
Photos :
4- Les points précédents ont montré que ce genre d'édition s'adresse plutôt à des étudiants. Les notes de page se retrouvent à la fin de chaque histoire et sont adaptées au lecteur visé (comme dans la version papier). Dans La Parure, on voit très rapidement que l'ebook comme le livre papier sont à destination des élèves du secondaire. Cependant, et c'ets un souci valable pour tous les ebooks du monde sur liseuse, il est difficile de taper sur le lien de la note dès le premier coup. Selon comme elle est placée dans la page, on peut faire avancer/reculer le texte ou appeler le menu contextuel. Sur iPad, le tactile est mieux géré parce que le système de tourner de page est différent.
Facile d’utilisation et bien rangé.
5- Sur une liseuse, la lecture de ce type d’édition n’est pas facile si vous en avez l’utilisation d’un étudiant. C’est-à -dire bouger sans arrêt dans le bouquin. Table des matières non précise (sur Kindle, sûr) mais surtout il est plus facile d’avancer et de reculer dans les pages très rapidement sur une tablette. Passer l’introduction et la présentation d’un simple toucher-glisser mais mettez des plombes avec les tapotements de la liseuse.
Agaçant sur liseuse, fluide sur tablette.
6- Les interlettrages sont beaucoup importants que sur d’autres ebooks habituels (en tout cas, sur celui de La Parure, c’est flagrant). D’un côté ça facilite la lecture et de l’autre ça met moins de texte sur la page. Pratique pour les petits lecteurs mais vite embêtant pour quelqu’un qui a l’habitude de lire de mots par page. Ça donne quand même l’impression que le calage a été mal fait…
Un style de vie.
Photo :
En conclusion, ces éditions sont faites pour un public sur tablette non ouverts à ce type de médias. On pourrait très bien en tant que simple lecteur curieux acheté ces ebooks car la plupart sont moins coûteux. Mais la navigation sur liseuse est laborieuse et vraiment tès axée sur l'apprentissage. C'est peut-être moins ennuyeux sur un roman, ce que je testerai plus tard avec Les Chouans de Balzac quand j'aurai fini mon livre actuel.
Les tablettes ne sont pas encore prêtées gracieusement par l’État dans les écoles. Dans ce cas, on s’adresse à une cible plus vieille, potentiellement attirée par les technologies, littéraire dans l’âme et capable de sortir de 100 à 500€ pour un support numérique qui ne soit pas une liseuse. Donc on espère que potentiellement, les premiers à s’être jetés sur le marché du numérique (étudiants et +) vont lâcher leur liseuse qui aura été leur premier jouet pour une tablette qui facilitera leur vie. Possible, dans un futur où les tablettes seront aussi acceptées en amphithéâtre et en salle de classe. Le but n’est pas idiot, car une tablette permet de prendre des notes plus rapidement sur son texte. Mais c’est faire le pari que d’ici fin 2013, tout va bouger dans les moeurs et surtout à l’éducation nationale.
Pari risqué et osé.